jeudi 9 mai 2013

Commentaire

J'ai profité de mes douze d'avion pour lire ton magnifique livre "l'écologie au pays des merveilles". Je ne sais comment tu fais, mais j'ai regretté qu'il se termine. J'aurais aimé que ton livre fasse encore 200 ou 300 pages en plus, tant il est bien écrit et agréable à lire. J'ai vraiment adoré.  Félicitations pour ce magnifique ouvrage.
IM

vendredi 16 novembre 2012

Recension de FuturOuest


http://www.futurouest.com/vars/fichiers/Revue_FuturWest/FuturWest-44.pdf

« L’environnement est l’affaire de chacun d’entre nous. Il n’y a pas, d’un côté, ceux qui prennent au sérieux l’enjeu écologique et, d’un autre côté, ceux qui acceptent de détruire la Planète. Mais si l’objectif est partagé, les moyens d’y parvenir divisent. J’espère vous montrer que les propositions des écologistes en matière d’énergie s’avèrent souvent irréalisables dès qu’on les regarde de près. Elles semblent miraculeuses, elles n’en sont pas moins illusoires. Nous devons promouvoir une pensée positive et non catastrophiste. C’est à cette seule condition que nous trouverons les solutions au problème, réel, que nous rencontrons, et que nous aiderons tous ceux qui n’ont pas accès à l’énergie de vivre dignement. » S.F.  

Samuele FURFARI  
L’écologie au pays des merveilles / Mirages et vérités du développement durable  
Bourin – 2012 – 250 pages  

Ce qui est agréable avec SF, c’est qu’il est bien documenté et qu’il ne s’en laisse pas compter avec les approximations politiques ou idéologiques du moment. Dès le début de son livre, il attaque fort. Ainsi, en toute logique au vu des évolutions des modes de vie et de production, il montre qu’il faut s’attendre à plus de déplacements et, partant, à une consommation d’énergie croissante. Il signale des données (ADEME / Audiens) montrant que le secteur de l’audio-visuel en France dégage annuellement 1,1 Mt de CO2, soit l’équivalent de la vie quotidienne de 110 000 Français ou de 410 000 vols AR entre Paris et New York en classe économique. Si l’audiovisuel représente au total 7,8 % de l’empreinte carbone de la France, supprimons donc les séries télévisées et nous sauverons la Planète ! CQFD.  
Pour ceux qui ont et qui parlent au nom de ceux qui n’ont pas, l’auteur rappelle que l’hygiène n’a pu se développer que lorsque l’énergie est devenue abondante. C’est grâce à des pompes électriques que l’eau est acheminée dans les villes et qu’elle monte aux étages des appartements. Jusqu’au milieu du 20e siècle, on ne prenait généralement qu’un bain par semaine et puis progressivement on est passé à une toilette quotidienne...dans les Pays développés. Personne n’a intérêt à gaspiller l’eau, et en premier lieu les ménages modestes.
Parfois la frénésie environnementale pose des problèmes... inattendus. A Berlin, on recense des quartiers qui sentent mauvais, mais aussi à Hambourg, Rostock... Les autorités ont tellement dit à la population et notamment aux enfants qu’il ne fallait pas gaspiller l’eau qu’il n’y a plus assez d’eau dans les égouts ! Il faut à présent les rincer régulièrement avec d’énormes quantités d’eau (un demi-million de m3 d’eau certains jours) afin de fluidifier les eaux usées.  
Dans le Chapitre2, SF fait la part belle aux économies d’énergie en mettant en avant tout ce qui peut améliorer l’efficacité énergétique. Pour ce qui est l’isolation des bâtiments, Test-Achat, une association de consommateurs belges, a calculé qu’un m2 d’isolation de toiture coût quelques Euro alors que le m2 de panneau photovoltaïque coûte de l’ordre de mille Euro. En Italie, l’Autorité de gestion de l’énergie donne les chiffres suivants : le mécanisme d’incitation à l’efficacité énergétique a un coût de revient de 1,7 Eurocent/kWh tandis que le soutien aux énergies dites renouvelables va de 9 Eurocent/ kWh pour le solaire thermique à 44 Eurocent/kWh pour le solaire photovoltaïque. L’effort autrichien est également salué : le Pays compte 2000 maisons dont la consommation d’énergie est nulle (record mondial) ; cela représente 0,07 % des quelques trois millions de logements du Pays.  
Concernant le véhicule électrique qui devra disposer de grande quantité d’électricité pour recharger les batteries, l’auteur pense que les améliorations potentielles du moteur thermique sont loin d’avoir été exploitées totalement et que le match entre électrique et thermique va être plus rude qu’on ne le pense habituellement. Sur les énergies « renouvelables », SF cite la contradiction majeure des écologistes portugais qui s’oppose à la construction de barrages dans des lieux inhabités, alors qu’ils sont favorables à ce type de production d’énergie. Par ailleurs, les chiffres présentés – l’auteur est bien placé pour les connaître en tant qu’expert européen – sont vertigineux : 2891 Gsur une période de dix années en investissement et en développement ; le budget de l’UE pour la période 2014-2020 devrait être de l’ordre de 1025 G, soit 146 Gpar an. Donc les besoins estimés pour les « énergies sobres en carbone » est l’équivalent de 20 ans de fonctionnement de toutes les politiques de l’UE. Ou encore 253 années du budget européen consacré à la recherche...  
Puis viennent les chapitres 9 « Il n’y a plus de pétrole ! » ; 10 « Le pétrole va coûter de plus en plus cher » ; 11 « Pas besoin de gaz naturel » ; 12 « Pas touche au gaz de schiste ». L’auteur demande avec malice de relire le rapport « The limits to growth » du Club de Rome [1972] dans lequel l’énergie issue du gaz était totalement ignorée alors que l’AIE estime à 250 années de consommation au rythme actuel les gisements disponibles. Pour le gaz de schiste (gaz de marne), aux USA et au Canada, les réserves sont de l’ordre de 55000 à 37000 Gm3, soit sept fois les réserves de gaz conventionnel d’il y a dix ans. En ce qui concerne la zone Asie-Pacifique, les réserves seraient de 83000 Gm3.  En Europe, les réserves techniquement récupérables seraient de 33000 à 38000 Gm3, les plus importantes étant vraisemblablement en Pologne (faute d’avoir pu les estimer en France, par exemple).  
Pour Samuele FURFARI, le constat est évident. Ce sont les Pays riches et bien gérés qui prennent soin de leur environnement. Il faut donc en tirer la conclusion suivante : pour polluer moins, il faut consommer de l’énergie afin d’atteindre le niveau de développement qui permettra la protection de l’environnement, qui apportera la richesse à travers la consommation d’énergie et qui conduira les Etats à moins polluer, à améliorer la santé et l’espérance de vie de leurs populations. La dure réalité viendra mettre fin au rêve de la « citoyenneté » énergétique. Le populisme n’a jamais apporté rien de bon. Il ne le fera pas non plus dans le domaine de l’énergie. Il est urgent de revenir aux fondamentaux.  
Le monde politique et le monde industriel doivent au plus vite se réapproprier les choix énergétiques et ne plus permettre que le politiquement correct soit encore crédible auprès de citoyens. Mettre fin aux simplismes, à la manipulation du public par des idéologues s’impose... La mode est aux acronymes. SF nous en propose quelques uns. NIMBY = Not in my backyard (Pas dans mon arrière-cour) / NIMTO = Not in my term of office (Pas durant mon mandat) /   Dans le cas du gaz de marne, NUMBY = Not under my backyard (Pas sous mon arrière-cour). Plus grandiose encore : NOPE = Not on planet Earth (Pas sur la Planète Terre), et pour finir, BANANA = Build absolutely nothing anywhere near anything (Ne construire absolument rien n’importe où près de n’importe quoi).  
Renvois pour poursuivre et comparer :  
Olivier DELBARD « Prospérité contre écologie », NDL dans FuturWest N°21  
+ Vincent CHEYNET « Le choc de la décroissance », NDL dans FuturWest N°29  
+ Pierre ODRU « Le stockage de l’énergie », NDL dans FuturWest N°37  
+ Tim JACKSON « Prospérité sans croissance », NDL dans FuturWest N°38  
+ Bertrand BARRE « Atlas des énergies mondiales », NDL dans FuturWest N°41.  
LF

lundi 27 août 2012

Paperblog

Publié le 23 juillet 2012 par Copeau
Dans L'écologie au pays des merveilles, Samuele Furfari démonte en 250 pages et dans un langage accessible les grands mythes brandis par les défenseurs du "développement durable".
Par Ludovic Delory.

Manger local, préférer le vélo à la voiture, prendre une douche à la place du bain... Si elles s'appuient sur un bon sens teinté de paternalisme, les recommandations écologiques dont nous sommes continuellement bombardés présentent un caractère mobilisateur qui nous les rend généralement sympathiques. Mais ce n'est souvent qu'une façade. Les petits gestes du développement durable cachent une réalité bien plus idéologique : sans l'annoncer ouvertement, les adversaires de l'automobile, de l'énergie nucléaire ou de l'industrie occultent un pan essentiel de la réalité.
L'écologie au pays des merveillesLes écologistes se cassent les dents sur les faits économiques et géopolitiques. C'est la thèse qui domine tout au long de la lecture du dernier livre de Samuele Furfari, L'écologie au pays des merveilles. Docteur en sciences appliquées, ingénieur chimiste et grand spécialiste des questions énergétiques auprès de la Commission européenne, l'auteur démystifie en vingt chapitres les grands thèmes du "développement durable". En expliquant d'emblée que le grand défi des décennies à venir, et à l'échelle du monde, sera celui de l'accès à l'énergie — certainement pas de son rationnement.
Aujourd'hui, les problèmes de l'humanité semblent diverger. Plus d'un milliard d'êtres humains n'auront toujours pas accès à l'énergie en 2030. Quant à nous, Occidentaux multi-branchés, devons-nous, dans un contexte de crise des finances publiques, poursuivre notre dispendieuse course aux énergies renouvelables subsidiées qui font indirectement grimper la facture des particuliers ? Bref, la chasse au gaspi est-elle soluble dans le développement ? Dans les deux cas, l'auteur assure que marché libre et le progrès sont en train d'apporter des réponses convaincantes.
Pourquoi l'industrie est-elle, de loin, le secteur qui a fourni le plus d'efforts en termes d'économie d'énergie ? Parce que les réductions de coûts sont une préoccupation permanente des ingénieurs du secteur privé. Si ExxonMobil investit 41 milliards de dollars pour acheter XTO Energy Company, c'est parce qu'elle croit en l'avenir des gaz de schiste... contrairement à l'État français qui, poussé dans le dos par les ONG écologistes, bannit l'exploitation de ces gaz sur son territoire. Résultat : Total, fleuron français, est parti investir aux États-Unis. L'exploitation des gaz non conventionnels révolutionne l'économie de l'énergie, générant des milliers d'emplois, sans que cela ne fasse (ré)fléchir les éternels défenseurs du principe de précaution.
Les pays de l'ancien Bloc de l'Est ont drastiquement réduit leur consommation d'énergie en abandonnant l'économie planifiée et la fixation des prix. Sous le communisme, la Pologne consommait environ 4,2 fois plus d'énergie par unité de richesse produite que la France. Les sites les plus pollués du monde se trouvent encore, aujourd'hui, dans les pays de l'ex-URSS, en Chine ou en Inde. La pollution urbaine, dans son ensemble, ne cesse de diminuer dans les pays les plus développés. L'air est effectivement plus respirable à New York qu'à Calcutta ou Bangkok.
Mais les décideurs n'ont — hélas ! — que faire des chiffres et des réalités. En dépit du bon sens économique, ils se sont lancés dans ce que Samuele Furfari appelle le "populisme énergétique", dont la recette ne consiste, en définitive, qu'à un retour aux erreurs du passé. L'exemple le plus frappant est à chercher du côté des subventions accordées aux nouvelles sources d'énergie : éoliennes ou panneaux photovoltaïques. À pouvoir calorifique égal, les pellets (importés du Canada, de Russie ou des États-Unis) sont 316% plus chers que le charbon. Mais comme ils sont subsidiés, ils parviennent à s'imposer sur le marché... et traversent l'Atlantique à grands coups d'émissions de CO2.
Dans un langage accessible, Samuele Furfari démonte en 250 pages les grands mythes brandis par les défenseurs du "développement durable". Pour lui, le gaz naturel est l'énergie du futur, le nucléaire reste une énergie sûre et la pollution ne cessera de diminuer au fil du temps. L'avenir s'annonce tout aussi réjouissant : l'accroissement de la population mondiale sera maîtrisé grâce au progrès médical, la concurrence dans le secteur automobile rendra les moteurs thermiques de plus en plus propres, et l'augmentation — inéluctable — des émissions de CO2 sera sans impact majeur sur le climat terrestre. Une vision optimiste, que Samuele Furfari oppose au catastrophisme trop souvent véhiculé. L'écologie est l'affaire de tous ; mais les réponses à nos problèmes environnementaux et à nos inéluctables questions énergétiques ne se trouvent pas au pays des merveilles.
http://www.paperblog.fr/5696434/l-ecologie-au-pays-des-merveilles/

rêver-éveillé

C'est le titre d'un ouvrage de Samuele Furfari, paru chez François Bourin, dont les chapitres sonnent comme de la musique aux oreilles des zécolos :
 
- Limiter la consommation d'énergie
- Isoler les bâtiments
- Réduire l'usage de la voiture
- Subventionner les énergies vertes.
- Promouvoir les énergies renouvelables
etc., etc.
 
Je connaissais SF pour avoir acheté (et lu !) en 2007 son imposant Le monde et l'énergie - Enjeux géopolitiques, où ce conseiller à la DG Energie de la Commission européenne m'avait un peu étonné en ruant dans les brancarts et en affichant un scepticisme alors de mauvais aloi sur Kyoto et même le GIEC. J'étais bien conscient à l'époque de l'absurdité du Protocole de Kyoto, mais c'est tout de même Furfari - un homme d'appareil, pourtant - qui m'a le premier dessillé les yeux et conduit à m'interroger sur la réalité du phénomène de réchauffement global anthropogénique (et non pas anthropologique comme un lapsus malheureux le fait écrire par SF à la page 125 du Tome 1 - mais il semble que SF ne se relit pas avec soin, car dans son dernier livre il y a deux ou trois bourdes du même genre, ce qui n'enlève rien évidemment à la force de la démonstration).
 
Le père de l'auteur était arrivé en Belgique en 1948, venant de sa lointaine Calabre pour aller travailler dans les mines de charbon comme tant d'autres membres de la nombreuse diaspora italienne, ces Italo-Belges dont plus d'un a oublié sa langue ancestrale mais nul n'a renié sa nationalité. SF étudie alors à l'Université Libre de Bruxelles où il acquiert un doctorat en sciences appliquées et, plus tard un poste de professeur. Les fariboles écolos, très peu pour lui, à qui sa mère avait raconté so émerveillement lorsqu'elle avait acheté sa première machine à laver qui lui servait dans son métier de blanchisseuse des vêtements de mineurs. Comme l'écrit SF : "Pour ma mère, c'était un miracle. En Calabre, elle devait aller au torrent pour laver le linge dans l'eau froide, en le frottant sur une grosse pierre qu'elle avait fabriqué elle-même en faisant bouillir des restants d'huile d'olive de friture avec de la soude". En bref, cette brave dame n'était pas vraiment partisane de la décroissance, et elle ne considérait pas la vie en Calabre comme le Paradis terrestre, différant en cela de nombreux adeptes de la vie simple et naturelle - adeptes pour les autres, ça va de soi.
 
SF connaît donc son affaire et a des idées bien établies, mais établies sur des raisonnements et des faits assez bien argumentés. Les titres de ses chapitres sont en fait les mythes qu'il entreprend de déconstruire, donnant de ci de là de petits coups de griffe bien mérités à la Commission dont la politique environnementale et énergétique n'est pas toujours très rationnelle ; comme il l'écrit et le déplore lui-même, il y a beaucoup d'écologistes (sic) dans la DG Environnement...
 
Ce livre arrive à temps ; les sceptiques ou agnostiques bien renseignés n'y trouveront sans doute pas énormément de points de vue nouveaux (sauf peut-être sa conviction que le prix du pétrole va baisser, et j'ai un autre point de vue que lui sur la séquestration carbone) mais par contre une foule de détails et d'anecdotes intéressants, ainsi qu'une vue cavalière sur toute la problématique, sans tableaux ni graphiques (il faut pour cela se référer soit à son Monde de l'énergie, soit à son Politique et géopolitique de l'énergie, plus récent) pour un accès tous publics, pour ceux qui peut-être voudront entendre un son de cloche un peu différent de celui que propage la Presse francophone dans son immense majorité (j'entendais encore le journal parlé de 13 h. à la RTBF - chaîne de référence, tout de même - un longanime reportage sur une manifestation anti-nucléaire qui avait rassemblé quelques dizaines de personnes !). On a besoin d'ouvrages comme celui-c ; heureusement, ils commencent à arriver (cf. Maurice Tubiana, Arrêtons d'avoir peur !). J'ai trouvé un moyen de répandre la "bonne parole", j'achète ce genre de livres et j'en fais cadeau aux amis dont je pense qu'ils pourraient les faire réfléchir, voire évoluer (il y en a d'autres pour lesquels ce serait de l'argent jeté) ; j'ai ainsi acheté une dizaine d'exemplaires du livre de Sylvie Brunel, A qui profite le développement durable ?, qui a l'avantage supplémentaire d'être très peu coûteux... un cadeau idéal pour les dîners en ville !
 
J'avais en son temps recommandé la lecture de Robert Bryce, dont les livres, eux, regorgent de tableaux et de graphiques et dont le style brillant et enjoué est assez différent du style un peu pédestre de SF (pas étonnant, l'un est journaliste et l'autre prof...). Mais ils sont en anglais, et je suis bien certain qu'ils ne seront jamais traduits !
 
Au placard, les Kempf et consorts !

http://revereveille.over-blog.com/article-l-ecologie-au-pays-des-merveilles-106663852.html 
 

Vers une écologie de responsabilité ? (par Jean Senié)

L’écologie est devenue un thème structurant de la pensée au XXIe siècle. Pourtant, plusieurs types d’écologie s’opposent. L’une, progressiste, considère que développement économique et environnement ne sont pas ennemis mais peuvent au contraire se servir mutuellement.  Une autre version de l’écologie, punitive, demande le retour à la croissance zéro, voire à la décroissance. Elle désigne l’homme comme coupable a priori et décrète que l’économie de marché ne peut qu’entraîner la dégradation de l’environnement. C’est contre cette vision que s’insurge Samuele Furfari dans L’écologie au pays des merveilles
Le consensus écologique 
L’écologie est devenue un thème structurant de la pensée au XXIe siècle. La limitation des ressources naturelles fait désormais partie intégrante de la réflexion contemporaine et il est admis que nous désirons vivre dans un monde moins pollué, moins sale et gérer au mieux les risques environnementaux pour éviter qu’ils pèsent sur les générations futures. De ce constat partagé, de ce désir de faire émerger une activité humaine qui ne détruise pas mais préserve la planète est né le projet écologique. Mais ce beau consensus s’arrête là.
Les deux écoles
Plusieurs types d’écologie s’opposent. L’une, progressiste, considère que développement économique et environnement ne sont pas ennemis mais peuvent au contraire se servir mutuellement.
Une autre version de l’écologie, punitive, demande le retour à la croissance zéro, voire à la décroissance. Elle désigne l’homme comme coupable a priori et décrète que l’économie de marché ne peut qu’entraîner la dégradation de l’environnement. C’est contre cette vision que s’insurge Samuele Furfari dans L’écologie au pays des merveilles. A travers 20 courts chapitres l’auteur passe en revue les différentes idées (reçues) constituant une la vulgate de cette écologie de la défiance.
Pour une écologie libérale
Un des mérites de l’ouvrage, et non des moindres, est de penser l’écologie dans la sphère plus vaste des interactions humaines, comme en témoignent les nombreuses références de l’auteur au penseur Friedrich Hayek (p. 58). La nécessaire préservation de l’environnement et les contraintes qui peuvent en découler sont ainsi considérées selon le prisme interindividuel. L’auteur explique que dans sa version étatiste et coercitive, l’écologie ignore les différents intérêts en présence mais impose par le haut un dogme uniquement restrictif.
La chasse aux automobilistes, une fausse bonne idée ?
Pour illustrer son propos, Samuele Furfari utilise l’exemple de la voiture. Faut-il stigmatiser les automobilistes ? Selon une idée très répandue, ce ne serait que justice dès lors qu’il existe des solutions alternatives pour réduire le nombre de véhicules à essence jusqu’à leur disparition. L’auteur s’interroge sur ces solutions, en prenant en compte les intérêts des acteurs qu’elles toucheraient directement ou indirectement.
1)      Si le chemin de fer est un recours intéressant à la route, l’auteur explique qu’ « en Belgique, le déficit des chemins de fer s’élève à 3.25 milliards d’Euros par an, soit la moitié du budget du Congo ». Dès lors, on peut légitimement réfléchir à la pertinence d’une telle approche.
2)      D’autre part, les véhicules électriques sont encore très loin d’être au point, notamment au niveau de la distance parcourue (en moyenne, une fois chargés, 80 km). Mais surtout, ils posent une autre question essentielle, celle de la production d’électricité. Comment alimenter le parc automobile électrique ? Par le charbon, le nucléaire ? Voilà un problème qui ne manquera pas d’interpeler les écologistes. D’autant que la production d’énergie renouvelable (photovoltaïque, biomasse, éolien, etc.) est encore très loin de fournir la puissance nécessaire.
3)      Enfin, les véhicules électriques coûtent cher. Qui les paiera ? Les automobilistes ? le contribuable ? Dans tous les cas, les citoyens seront pénalisés financièrement.
L’arbitraire écologiste
Ainsi, l’auteur fait œuvre de salubrité en nous rappelant que l’homme a besoin d’écologie mais qu’il a aussi besoin de vivre. Prenant en compte l’ensemble des effets de l’écologie punitive, il se demande à juste titre s’il est légitime d’imposer des normes toujours plus contraignantes. D’un point de vue libéral, ces règles ont d’autre part un double effet négatif : elles restreignent les citoyens dans leurs libertés individuelles (celle de se déplacer, celle de consommer) et leur imposent par le haut un certain modèle de société (type de véhicule obligatoire, etc.).
Une anthropologie mortifère
Plus profondément, l’auteur pointe dans l’écologie étatiste la condamnation du progrès, jugé  a priori irrationnel et nuisible à l’environnement. Samuele Furfari évoque ainsi l’inconséquence de la situation dans laquelle « il n’est plus possible de faire quoi que ce soit dans qu’immédiatement ne se lève une ONG environnementale pour prouver combien cette proposition va être cause de malheur » (p. 238).
Cette opposition à toute tentative de prospection – pensons à l’affaire du gaz de schiste – montre combien des présupposés idéologiques falsifient les données du problème écologique. Bien entendu, l’auteur ne nie pas les risques que peuvent faire encourir certaines situations, potentiellement dommageables pour l’homme. En revanche, il déplore le caractère résolument sectaire d’une certaine frange du discours écologiste qui, poursuivant l’illusion du risque zéro, nous condamnerait à l’inertie, voire à la régression.
Contre la pensée magique, l’urgence d’une autre écologie
En définitive, cette vision de l’écologie relève, selon lui, de la pensée magique. A contrario, Samuele Furfari défend une autre écologie, plus respectueuse de l’homme, plus humble, qui n’entende pas jouer la fonction eschatologique d’une nouvelle religion sécularisée avec tous les risques totalisants qui lui sont afférents. En un mot, c’est pour un nouveau débat sur la place de l’écologie dans nos sociétés que plaide l’auteur.
L’ouvrage porte en lui une visée polémique indéniable et certains esprits chagrins déploreront sa tonalité véhémente. Elle est pourtant la forme la plus adaptée à l’urgence ressentie par l’auteur de remettre une écologie raisonnable et fondée sur la raison digne sur le devant de la scène.
Jean Senié
http://www.trop-libre.fr/le-marche-aux-livres/vers-une-ecologie-de-responsabilite

jeudi 16 août 2012

lundi 23 juillet 2012

Dans L'écologie au pays des merveilles, Samuele Furfari démonte en 250 pages et dans un langage accessible les grands mythes brandis par les défenseurs du "développement durable".
Par Ludovic Delory.

Manger local, préférer le vélo à la voiture, prendre une douche à la place du bain... Si elles s'appuient sur un bon sens teinté de paternalisme, les recommandations écologiques dont nous sommes continuellement bombardés présentent un caractère mobilisateur qui nous les rend généralement sympathiques. Mais ce n'est souvent qu'une façade. Les petits gestes du développement durable cachent une réalité bien plus idéologique : sans l'annoncer ouvertement, les adversaires de l'automobile, de l'énergie nucléaire ou de l'industrie occultent un pan essentiel de la réalité.

Les écologistes se cassent les dents sur les faits économiques et géopolitiques. C'est la thèse qui domine tout au long de la lecture du dernier livre de Samuele Furfari, L'écologie au pays des merveilles. Docteur en sciences appliquées, ingénieur chimiste et grand spécialiste des questions énergétiques auprès de la Commission européenne, l'auteur démystifie en vingt chapitres les grands thèmes du "développement durable". En expliquant d'emblée que le grand défi des décennies à venir, et à l'échelle du monde, sera celui de l'accès à l'énergie — certainement pas de son rationnement.
Aujourd'hui, les problèmes de l'humanité semblent diverger. Plus d'un milliard d'êtres humains n'auront toujours pas accès à l'énergie en 2030. Quant à nous, Occidentaux multi-branchés, devons-nous, dans un contexte de crise des finances publiques, poursuivre notre dispendieuse course aux énergies renouvelables subsidiées qui font indirectement grimper la facture des particuliers ? Bref, la chasse au gaspi est-elle soluble dans le développement ? Dans les deux cas, l'auteur assure que marché libre et le progrès sont en train d'apporter des réponses convaincantes.

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dimanche 24 juin 2012

Feel-Good Environmentalism at the U.N.

 By BJORN LOMBORG (WSJ 20 June 2012)

http://online.wsj.com/article/SB10001424052702304765304577478470785293702.html 

The United Nations environment summit in Rio this week is a great example of how good intentions can thwart real progress on global problems.
What's the world's biggest environmental challenge? Ask the global elites at U.N. conferences, and they're likely to answer: "global warming." Global warming is indeed a concern, and we need smart solutions. But let's put things in perspective. According to statistics from the emergency disasters database, deaths caused by flooding, droughts, heat waves and storms—including the effects of global warming—now account for about one-twentieth of one percent of all deaths in the developing world. From 1990-2007, that averaged about 27,000 deaths per year.
By contrast, lack of access to clean drinking water and sanitation kills almost three million annually. Almost two million people, meanwhile, die each year inhaling smoke from inefficient and dirty fuels such as dried animal dung, crop residues and wood. Another one million die from the effects of outdoor air pollution.
All told, more than 13% of Third World deaths—about six million in total—stem from air and water pollution. This means that for every global warming-related death, at least 210 people die each year from old-fashioned air and water pollution.
Even an extremely ambitious climate policy—aiming to cut global carbon-dioxide emissions by 50% below 1990s levels—would entail enormous costs but save very few lives. Inexpensive policy changes, however, could virtually eliminate pollution-related deaths, which are so much more numerous than global warming-related ones. Why then, do U.N. elites focus all their efforts on a feeble attempt to assist one person before successfully preventing 210 deaths? Because global warming feels more important—more hip. The majority of people in wealthy countries have lived their entire lives with clean air, clean water and electricity supplied through a grid. Air and water pollution is just old hat.
But surely "helping the world" isn't about making us feel good. It's about actually helping poor nations.
Nowhere are these misplaced priorities more apparent than in U.N. Secretary-General Ban Ki-Moon's favorite program, "sustainable energy for all," which has emerged as a key goal of this year's summit. The program aims to ensure that all people have access to energy, but it places an inordinate emphasis on "green" technologies.
The program's celebrity backers correctly point out that 1.3 billion people lack electricity, meaning it's "lights out" when the sun goes down. They rightly anguish that three billion people rely on dirty fuels. But then they argue that "green" energy is the way to help.
Why would we choose inefficient, intermittent and costly technologies to solve a simple problem? Simply put: Because it makes us feel good.
Take former Norwegian Prime Minister Gro Harlem Brundtland, a member of Mr. Ban's global sustainability panel. In a recent statement, she gave perhaps the starkest example of attempting to solve a substantial problem with a feel-good policy: "Smoke from wood, dung and coal from cooking and heating remains one of the world's major public health problems. Major investment is needed to accelerate the move away from carbon fuels and to improve energy efficiency."
Sure, sometimes solar panels in far-flung communities can work. But generally, reliable electricity for those billion-plus people who lack it should come from simple, cheap solutions like hooking up generators or, better yet, power plants—which, just like ours, mostly run on fossil fuels.
The same goes for tackling indoor air pollution. In some circumstances, solar cookers can be a good idea. But the technologies that have served us well, such as kerosene and natural gas, are much more likely to be cheap, flexible and useful for hundreds of millions of people.
It's the height of arrogance to think that Third World countries should use weak and expensive technologies just to make some in the West feel good. In essence, the global elite is telling coughing Third World people sitting in their dark hovels: "Get a solar panel." That's akin to telling people suffering from water pollution to drink Perrier. Or indeed, to suggest that breadless people should eat cake.
There are real and often overlooked environmental problems to be tackled. We need to talk less about ineffective, "feel-good" solutions to global warming and more about smart fixes to air and water pollution. We need to take back our environmental summits from the well-meaning glitterati and do what works.
Mr. Lomborg is an adjunct professor at the Copenhagen Business School and the author of "The Skeptical Environmentalist" (Cambridge Press, 2001) and "Cool It" (Knopf, 2007).

samedi 9 juin 2012


« L’environnement est l’affaire de chacun d’entre nous. Il n’y a pas, d’un côté, ceux qui prennent au sérieux l’enjeu écologique et, de l’autre, ceux qui acceptent de détruire la planète. Mais si l’objectif est partagé, les moyens pour y parvenir divisent.
Les problématiques liées à l’énergie sont centrales dans les questions environnementales. J’espère vous montrer, dans ce livre, que si la question écologique est décisive, les solutions apportées par les écologistes en matière d’énergie s’avèrent souvent irréalisables dès qu’on les regarde de près. Elles semblent miraculeuses, elles n’en sont pas moins illusoires.
Ce livre passe en revue les idées reçues les plus fréquemment avancées en matière d’énergie, les actions qu’il faudrait mener pour qu’en un claquement de doigt, tous nos problèmes soient résolus. Pour chacune d’entre elles, je m’efforce de montrer que la réalité est bien plus complexe et ne souffre pas d’approximations. Nous devons promouvoir une pensée positive en non pas catastrophiste. C’est à cette seule condition que nous trouverons les solutions au problème, réel, que nous rencontrons. Si nous vivons mieux matériellement et que notre espérance de vie augmente c’est grâce à l’énergie. Cela doit continuer non seulement pour nous mais aussi pour les 1400 millions d’êre humains qui dans le monde, hélas, vivent encore sans énergie.» 
C'est mon éditeur (François Bourin Editeur, Paris) qui a voulu intitulé ainsi mon sixième livre ("L'écologie au pays des merveilles"). Il a choisi ce titre en paraphrasant "Alice au pays des merveilles" car comme le compte de Lewis Carroll ce livre foisonne d'allusions satiriques. Comme Alice dans Le Pays des merveilles, ce livre  est terriblement dépaysant, il décrit un lieu de l'absurde, de l'excès et où le temps est déréglé. Ce livre facile à lire, ne comporte aucune figure ou tableau, est à la portée de chacun


Samuele Furfari est docteur en sciences appliquées, ingénieur chimiste et ingénieur industriel. Depuis 30 ans il est fonctionnaire à la Direction générale de l'énergie de la Commission européenne. Il est notamment l'auteur de Dieu, l'homme et la nature (Bourin éditeur, 2010).